Speeches

Cérémonie d’ouverture de la 5ème réunion ministérielle de coordination des pays du C4 et de la 1ère édition de la (FICA)

20 April 2017
ITC News
Cotonou
Le 20 Avril 2017

ARANCHA GONZÁLEZ
EXECUTIVE DIRECTOR

Excellence,
Monsieur le Ministre d’État chargé du plan et de développement du Bénin
Excellences,
Messieurs les Ministres du Commerce,
Monsieur le Président de la CEDEAO,
Mesdames, Messieurs,

Je suis heureuse d'être de retour au Bénin que je remercie en tant que pays-hôte pour l’organisation de cette Réunion Ministérielle. Je veux saluer les efforts et la persévérance du groupe du C4 – Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad, pour défendre les intérêts et faire avancer l'agenda du coton africain.

Aujourd’hui nous sommes réunis à la fois pour préparer la prochaine Conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à la fin de l'année à Buenos Aires. Et aussi pour concrétiser le l’initiative "Route du coton" en plan d'actions au service des producteurs, des transformateurs et artisans qui font du coton leur principale source de revenue pour 15 millions de personnes dans les pays du C4.



Nous savons que le coton représente 7% du PIB des économies des pays d’Afrique de l’ouest et du centre avec un fort potentiel d’exportation brut et plus encore de transformation locale. L’objectif est simple : plus de valeur ajoutée et toujours plus de valeur ajoutée; sur le marché domestique, régional ou international. C’est mon principal message et je me réjouis que cette réunion ministérielle soit associée à la première Foire internationale du coton africain pour laquelle le Centre du commerce international (CCI) est un partenaire et un co-sponsor.

Je salue cette initiative qui met tous les acteurs de la filière sous le même toit, car échanger des idées, c’est bien, mais faire des affaires c’est mieux. Et cela se voit, avec cette journée dédiée à la cotonnade.

Voilà plus de 50 ans que le Centre du commerce international aide les petites et moyennes entreprises (PME) à tirer davantage de bénéfices du commerce international pour une croissance plus inclusive au service des Objectifs de développement durable.




Et voilà plus de 12 ans que vous œuvrez afin de “traiter le coton de manière ambitieuse, rapide et spécifique” en tant qu’objectif prioritaire parmi les questions agricoles à l’OMC.

Nous mesurons la longue route des négociations dans le cadre de l'OMC mais nous saluons également les progrès fait à ce jour, notamment les six décisions ministérielles du Paquet de Nairobi en 2015 afin de réduire les distorsions, notamment à l’exportation et permettre un plus grand accès aux marchés importateurs de coton grâce à l'élimination des quotas et à la suppression des droits de douanes des exportations de coton et de ses dérivés en provenance des pays les moins avancés (PMA).

La Conférence ministérielle de Buenos Aires doit servir d’étape supplémentaire vers des marchés agricoles moins distordant et plus ouverts avec moins de de tarifs mais aussi moins d’obstacles non-tarifaires.

Cela sera également l’opportunité de faire avancer d’autres sujets sur la table pour soutenir votre diversification et s’orienter vers plus de valeur ajoutée dans le commerce des services, le commerce électronique ou la mise en œuvre de l’Accord de facilitation des échanges, qui à mon avis mériteraient plus d’attention de la part des PMA.

La complexité des négociations ne doit pas vous faire perdre du vue l’objectif global qui est de favoriser l’essor du secteur privé, en particulier des PME, principale source d’emplois et d’opportunités économiques pour les femmes et le jeunes. Le secteur privé doit être au centre de vos stratégies de développement pour la filière coton comme pour toute autre filière, en particulier celles agricoles.

2017 doit être une année charnière pour le coton. Un tournant décisif pour l’avenir de la filière.

La réunion ministérielle de l’OMC à Buenos Aires doit représenter un pas en avant en matière de politiques commerciales plus équitables. Mais il y a lieu aussi à améliorer la compétitivité des chaînes de valeur cotonnières.

Il existe d’un côté un consensus sur la nécessaire montée en gamme et la diversification de l’offre africaine des produits du coton. De l’autre côté nous assistons à l’émergence d’un marché haut de gamme dont l’appétit pour le textile artisanal croît plus vite que l’offre.

J’étais à Ouagadougou hier et je serai à Bamako demain pour visiter des ateliers de producteurs de tissus artisanaux haut de gamme qui travaillent sous l’initiative de la « Mode éthique » de l’ITC financé par l’Union européenne. Dans une phase pilote de ce projet nous avons créé plus de 3000 emplois dans le secteur formel. Parce qu’il y a une forte demande. Parce qu’il y a des atouts en Afrique de l’ouest. Parce qu’il y a des avantages comparatifs. Les tissus de nos ateliers partenaires sont exposé à notre stand à la Foire.

C’est là que le projet “Route du Coton” prend tout son sens. Il s’agit de monter en gamme par :
1. L’investissement dans la qualité : comme par exemple le coton biologique. Ou par le classement d’une partie du coton vendu à l’export selon des standards internationaux.

2. La transformation locale de la fibre de coton. Ceci passe par une mise en réseau plus importante des ateliers de production et surtout que la filature soit au service de la montée en gamme et pas un obstacle. Le fil africain doit être la nouvelle matière première accessible en abondance aux manufactures de tissage du continent.

3. Une meilleure intégration régionale au sein de la CEDEAO et de l’UEMOA. par la suppression définitive des droits transit, l’harmonisation de la TVA, la création d’un comité régional de facilitation des échanges et la suppression des obstacles non-tarifaires au sein de l’Union douanière. A ce sujet l’ITC travaille avec l’UEMOA pour le lancement d’une plateforme d'Alertes aux obstacles au commerce qui sont rapportés par les entreprises.

4. Meilleure structuration de la filière et la mise en valeur des artisans au travers de Chambres de Métiers ou de certification d’apprentissage professionnel.


5. Promotion du marché de la confection et du stylisme africain ainsi que valorisation du design et des modèles de tissage des pays du C4.

Alors que vous vous apprêtez à lancer le programme Route du coton, formulé avec l’appui de l’ITC, il s’agira d’étendre à plus grande échelle l’amélioration de la compétitivité de la filière coton/textile/habillement de manière à favoriser la transformation et la valorisation du coton local. La filière occupe près de 70 % de la population active dans les zones cotonnières mais nous avons besoin d’emplois plus qualifiés et mieux rémunérés.

Pour avoir une idée des gains de revenus dont nous parlons, pour un kilo de bon coton qui s’exporte, une fois correctement filé celui-ci vaut 10 fois plus et une fois tissé à la main sans défaut celui-ci vaut 600 fois plus. La valeur ajoutée, elle est là, à portée de main.




C’est pourquoi il est important pour vos partenaires de soutenir le route du coton. C’est pourauoi il est i,portant pour les organismes régionaux co,mme la CEDEAO, l’UEMOA ou encore la CEEAC de soutenir le d éveloppement de chaines de valeur textiles.

Aujourd’hui l’ITC se tient aux côtés du C4 pour poser la première pierre d’une route qui sans nul doute vous mènera sur une filière coton-textile plus riche en emplois et en revenus accrus pour les populations.

Vous pouvez compter sur l’ITC comme partenaire de mise en œuvre et ami fidèle du groupe du C4.

Merci de votre attention.