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Appui OMC-ITC aux PME nigérianes : sécurité alimentaire, ajout de valeur et commerce numérique

12 mars 2024
ITC Actualités

Les entreprises agroalimentaires nigérianes, en particulier celles des chaînes de valeur du niébé et des graines de sésame, vont pouvoir améliorer leurs normes de sécurité alimentaire et augmenter la valeur ajoutée dans le pays, ce qui leur permettra d'accéder à de nouveaux marchés. Ce progrès constitue l'objectif d'un nouveau projet initié par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Centre du commerce international (ITC).

Le Ministère fédéral de l'industrie, du commerce et de l'investissement du Nigéria dirigera le projet qui vise à améliorer la conformité aux normes sanitaires et phytosanitaires (SPS) en vue de stimuler la capacité d'exportation du Nigéria. Il est financé à hauteur de 1,2 millions de dollars par le Fonds pour l'application des normes et le développement du commerce (STDF), en étroite collaboration avec l'ITC et l'OMC, ainsi qu'avec le secteur privé.

Le Nigéria compte 40 millions de petites entreprises : elles assurent environ huit emplois sur dix, et la plupart opèrent dans le secteur agroalimentaire. Parce que cette économie est la plus peuplée d'Afrique, ce qui se passe dans ce pays d'Afrique de l'Ouest se répercute aux niveaux régional et mondial, notamment vis-à-vis des objectifs de développement durable et de l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

La Directrice générale de l'OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, et la Directrice exécutive adjointe de l'ITC, Dorothy Tembo, ont assisté au lancement du projet, qui fut aussi l'occasion d'annoncer d'autres initiatives.

Pour Mme Okonjo-Iweala, « Ce nouveau projet vise à renforcer les capacités des parties prenantes à travers les chaînes de valeur du sésame et du niébé. Il s'agit de les aider à mieux comprendre les exigences d'accès aux marchés, à améliorer les pratiques agricoles telles que l'application de pesticides, les techniques d'hygiène, les méthodes de récolte et de post-récolte, et donc la sécurité alimentaire. »

« Le projet – qui doit démarrer avec un montant initial de 1,2 million de dollars, dont près d'un million provient du STDF – servira également à former des conseillers locaux en matière de sécurité alimentaire. Ce type de projet est ce que j'appelle un projet à faible dépense et à fort impact. L'OMC n'est pas une agence de financement comme la Banque mondiale ou le FMI, mais elle possède un merveilleux secret que je trouve très séduisant : elle dépense de petites sommes d'argent pour des impacts significatifs. »

Mme Tembo poursuit : « Les petites entreprises représentent huit emplois sur dix au Nigéria, dont un grand nombre dans le secteur agroalimentaire. Elles jouent donc un rôle clé pour appuyer le développement économique durable du pays et de la région au sens large. C'est pourquoi, grâce à ce projet conjoint, nous donnons aux entrepreneurs agroalimentaires nigérians les moyens de mieux comprendre les normes de sécurité alimentaire et de s'y conformer, afin qu'elles puissent produire des biens de qualité qu'elles vendront sur de nouveaux marchés, dégageant ainsi des revenus plus élevés pour appuyer leur famille. »

Appuyer une croissance tirée par le commerce

Parmi les autres initiatives à venir, citons l'initiative de l'OMC et de la Banque mondiale sur le commerce numérique en Afrique, l'aide au développement du coton impliquant un grand nombre de partenaires, dont la FIFA et Afreximbank, et les ateliers de l'OMC sur les aspects des droits de propriété intellectuelle liés au commerce (ADPIC) et sur l'évaluation en douane.

Par suite du récent lancement du Fonds pour les exportatrices dans l'économie numérique en marge de la 13e Conférence ministérielle de l'OMC à Abu Dhabi, les exportatrices du Nigéria pourront bientôt s'adresser à ce fonds mondial pour obtenir l'appui nécessaire pour développer leurs activités.

L'ITC travaille également avec le ministère pour mettre en place un portail d'intelligence commerciale afin d'aider les petites entreprises, les organisations d'appui aux entreprises et les décideurs politiques à accéder aux informations dont ils ont besoin pour comprendre les conditions du marché et de l'exportation, entre autres données liées au commerce.

S'appuyer sur les initiatives existantes

L'ITC a mis en œuvre deux initiatives dans le pays, dont un projet financé par le Japon qui appuie les producteurs d'aliments transformés dans l'État d'Imo, en particulier les femmes, les jeunes et les personnes touchées par les déplacements, en leur enseignant à mieux utiliser le commerce électronique.

Le programme phare de l'ITC dédiés aux femmes dans le commerce, SheTrades, est également actif dans le pays. Au cours de la seule année dernière, grâce au pôle SheTrades Nigeria, hébergé par le Conseil nigérian de promotion des exportations, plus de 250 entrepreneures ont reçu une formation et accédé à des ressources pour les aider à se relier à de nouveaux marchés.