Entretiens

Secteur privé, la clé de la croissance économique des petits États insulaires en développement

20 avril 2024
Entretien avec Howard Politini, président de l'Organisation du secteur privé des îles du Pacifique

Le Forum du commerce a eu l'occasion de s'entretenir avec Howard Politini, Président de l'Organisation du secteur privé des îles du Pacifique, en amont du Small Island Developing States Global Business Network Forum (Forum du réseau d’affaires mondial des petits États insulaires en développement), afin de discuter des principaux obstacles auxquels les petites entreprises sont confrontées et de la manière dont une nouvelle feuille de route pourrait modifier les perspectives économiques de ces petits États insulaires.

Q : Quel rôle le secteur privé joue-t-il dans la réussite de la conférence sur les PEID ?

R : La Voie à suivre SAMOA, qui définit le plan d'action de la feuille de route pour les petits États insulaires en développement (PEID), identifie la sécurité alimentaire et la nutrition comme des priorités essentielles, en particulier face au changement climatique.

La majeure partie de la production alimentaire locale se situe au niveau des micro et petites entreprises, dont une large proportion opère dans le secteur informel. Pour que la feuille de route élaborée soit efficace, il est primordial que le secteur privé soit un partenaire majeur des discussions préparatoires. Grâce à la proposition de table ronde dédiée au secteur privé, nous espérons garantir que les résultats de la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement auront les meilleures chances de succès.

Q : Quels sont les principaux domaines qui seront abordés lors du Global Business Network Forum ?

R : Lors de ce forum, nous aborderons les thèmes de la disponibilité de la main-d'œuvre, de l'accès à des financements abordables, de la résilience climatique, du transport maritime, ainsi que de l'accès aux marchés et des risques qui y sont liés.

Les partenariats dans le domaine des technologies de l'information et de la communication sont également cruciaux pour assurer l'avenir de nos économies.

Produits à base de noix de coco fabriqués en Dominique.

Q : Quel est le rôle des petites entreprises dans le développement économique et la relance de la région Pacifique ?

R : La plupart des entreprises du Pacifique sont des micro-entreprises et des petites entreprises, et beaucoup travaillent dans le secteur informel. Cela est dû à la petite taille de nos économies. Comme elles sont à la base de l'ensemble de l'offre locale de biens et de services, le rôle des petites entreprises est considérable à la fois aux niveaux local et national. Notre stratégie régionale à cet égard se concentre sur le commerce électronique et l'infrastructure de connectivité en tant que méthodologie la plus rentable pour obtenir de meilleurs avantages économiques pour les parties prenantes.

En ce qui concerne les exportations, dans certains secteurs comme l'agriculture, les exportateurs s'appuient généralement un grand nombre de petites entreprises pour fournir les produits destinés à l'exportation (par exemple, le kava, la papaye, le cacao et le taro). Nous espérons que les discussions de cette année nous permettront d'avancer vers une stratégie de développement du secteur privé qui répondra correctement aux questions que nous soulevons, notamment l'accès à des mécanismes de financement flexibles, l'investissement et la croissance, l'accès à une main-d'œuvre qualifiée et la résilience climatique.

Q : Comment les Nations Unies et les organisations internationales telles que l'ITC peuvent-elles contribuer à promouvoir le commerce des petites entreprises dans le Pacifique ?

R : Si nous parlons de l'accès aux marchés pour les exportations, il y a beaucoup à faire. Les coûts d'expédition, les petits volumes de production, le développement du marketing, le commerce électronique sont autant de questions qui pourraient être abordées dans le cadre d'un programme.

Au niveau réglementaire, nous devons trouver les moyens de garantir un accès abordable aux ressources, car les banques commerciales ne sont pas en mesure de le faire. La région du Pacifique bénéficierait d'une banque régionale de développement ayant pour mandat de stimuler la croissance du secteur privé par le biais d'investissements et d'appuis techniques.