Agriculture durable – Stabilité des revenus des agriculteurs
Evelyn Seltier, du Forum du commerce, s'est entretenue avec Dinesh Prasad Parajuli, Directeur général du Centre népalais des entreprises agroalimentaires et de la Fédération des chambres de commerce népalaises, qui témoigne de l'impact du partenariat instauré avec une institution bancaire sur la condition des petits agriculteurs de son pays.
Toutefois, pour que le « financement vert » ait un impact à long terme pour les communautés agricoles du Népal, beaucoup reste à faire : de l'amélioration de l'infrastructure rurale aux partenariats en passant par les réglementations politiques. Tout un programme – au bénéfice de tous !
Le financement vert au Népal joue un rôle crucial dans la résolution des problèmes environnementaux, la réduction des émissions de carbone et la promotion d'un développement économique durable.
Il permet d'améliorer divers mécanismes et instruments financiers pour mieux appuyer les activités et les initiatives durables sur le plan environnemental et résilientes au changement climatique. Il encourage les investissements dans les énergies renouvelables, l'efficience énergétique, l'agriculture durable, la gestion des déchets et d'autres activités qui contribuent à la réduction des émissions de carbone et à la préservation des ressources naturelles.
Le Gouvernement du Népal a introduit des politiques et des réglementations pour appuyer les initiatives en matière d'énergies renouvelables, comme la Politique de promotion des énergies alternatives et la Politique de lutte contre le changement climatique. Dans ce pays qui dispose d'un potentiel considérable en matière de sources d'énergie renouvelables, ces politiques créent un environnement propice aux investissements verts.
À ce jour, plusieurs institutions financières ont déjà accordé des prêts verts à petite échelle pour permettre le déploiement de diverses initiatives axées sur les pratiques d'agriculture biologique et d'agriculture durable.
Le Centre népalais des entreprises agroalimentaires (AEC) encourage le secteur privé et les communautés agricoles à solliciter les programmes de financement vert proposés par la NMB Bank Limited. Nous aidons justement les agriculteurs dans leurs démarches en leur fournissant les documents nécessaires à la demande d'un prêt verts auprès de la banque.
Jusqu'à présent, dans le cadre de ce programme de financement vert, la banque a mobilisé 120 millions de roupies népalaises (soit près de 902 620 dollars) au profit de 25 entreprises agroalimentaires. C'est toute l'économie verte au niveau communautaire qui s'en trouve accélérée.
Grâce à l'utilisation de pratiques durables, la qualité des produits agricoles s'est améliorée, ce qui permet aux petits agriculteurs de demander des prix plus élevés sur les différents marchés et, en fin de compte, d'améliorer leurs revenus et leurs moyens de subsistance.
Par ailleurs, le partage de pratiques agricoles durables a un impact positif sur la communauté et améliore la coopération entre ses membres.
Enfin, les activités économiques augmentent car les investissements de la banque créent des opportunités d'emploi.
La Fédération des chambres de commerce népalaises joue un rôle de catalyseur à cet égard, grâce à ses activité de plaidoirie en faveur de politiques favorables, de partage des informations, de formation, de développement des réseaux, et de promotion des pratiques durables parmi les membres.
Pour améliorer la condition des agriculteurs népalais engagés dans les pratiques durables, et les aider à accéder aux marchés, une approche à multiples facettes doit être adoptée :
- Améliorer les infrastructures rurales, notamment les routes et les installations de stockage, afin de réduire les pertes post-récolte et de permettre un accès plus rapide aux marchés ;
- Faciliter l'accès au financement ;
- Former sur les technologies et renforcer les compétences ;
- Fournir des subventions et mettre en place des mesures d'appui ;
- Améliorer les liens avec le marché ;
- Appuyer les activités de création de valeur ajoutée ; et
- Favoriser le transfert de connaissances en matière de diversification des produits.
Les secteurs public et privé doivent collaborer pour atteindre ces objectifs. Le gouvernement devrait créer un environnement propice aux affaires en formulant des politiques, en développant des infrastructures et en mettant en place des programmes d'appui.
Parallèlement, le secteur privé devrait investir de plus en plus dans l'agriculture durable, tandis que les organisations multilatérales et bilatérales comme l'ITC devraient poursuivre leur assistance technique.
