Des échanges annuels entre l'Afrique et les Caraïbes pour 1,8 milliard de dollars d'ici 2028, selon l'ITC et Afreximbank

(Nassau/Genève) – Les échanges commerciaux entre l'Afrique et les Caraïbes pourraient atteindre 1,8 milliard de dollars par an d'ici 2028, à condition d'accorder la priorité à l'ajout de valeur, à la facilitation du commerce et à l'amélioration de la logistique, selon une nouvelle étude du Centre du commerce international (ITC) et de la Banque africaine d'import-export (Afreximbank).

Le commerce bilatéral actuel de marchandises entre les deux régions s'élève à 729 millions de dollars.*

Ces résultats préliminaires ont été publiés à Nassau, aux Bahamas, à l'occasion du lancement du projet conjoint de l'ITC et d'Afreximbank Renforcer le commerce et l'investissement afro-caraïbéen, qui s'est tenu en marge de la 31e Assemblée annuelle d'Afreximbank et du troisième Forum sur le commerce et l'investissement afro-caraïbéen (ACTIF). L'étude montre que les secteurs du voyage et des transports offrent la plus grande contribution potentielle à cette croissance dans la mesure où ils représentent les deux tiers du commerce de services potentiel entre les deux régions.

Elle montre également qu'en plus de ces deux secteurs de services, le segment des marchandises – les minéraux et les métaux, le bois, le papier, le caoutchouc et le plastique – ainsi que les filières des produits alimentaires transformés et des aliments pour animaux sont trois secteurs des plus pertinents en vue de la croissance des échanges entre les deux régions.

L'objectif du projet est de stimuler le commerce et l'investissement en Afrique et dans les Caraïbes, et de renforcer la coopération entre les secteurs privés des deux régions.

Suite à ce lancement, Afreximbank et l'ITC développeront des profils approfondis des secteurs dans les deux régions afin de cartographier ces cinq chaînes de valeur prometteuses et d'identifier les barrières à lever et les exigences à respecter pour en assurer la croissance. Les résultats de cette analyse seront présentés dans un rapport complet qui sera publié lors de la quatrième édition d'ACTIF en 2025.

Benedict Oramah, Président du conseil d'administration d'Afreximbank, est revenu sur ces résultats : « Le rapport confirme les vastes opportunités de commerce et d'investissement encore inexploitées entre l'Afrique et les Caraïbes. Il constitue une solide validation de la stratégie caribéenne d'Afreximbank. Avec une réserve de projets de 2,5 milliards de dollars et une réserve d'investissements de 1,5 milliard de dollars, Afreximbank a démontré son engagement à concrétiser les opportunités dans les deux régions. La collaboration productive entre notre banque et l'ITC en témoigne, car elle vise à combler le manque de connaissances et à renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises, essentielles à la croissance du commerce et de l'investissement entre l'Afrique et les Caraïbes. »

Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive de l'ITC, a poursuivit : « Les petites entreprises seront parmi les premières à stimuler l'augmentation des échanges entre ces deux régions, et donc les premières à en bénéficier, car elles constituent l'épine dorsale des économies africaines et caribéennes. D'énormes opportunités de croissance sont à saisir, à condition de donner la priorité au développement et à l'investissement dans les bons secteurs. »

Convertir le potentiel en exportations durables

Les données de l'ITC montrent que, malgré une histoire commune et de riches liens culturels, les régions d'Afrique et des Caraïbes exportent moins de 3 % de biens et services l'une vers l'autre. Même avant les impacts de la pandémie de COVID-19, des conflits récents et du dérèglement climatique, les niveaux d'exportations n'ont jamais été significatifs : au cours de la dernière décennie, la part des exportations bilatérales n'a jamais dépassé 6 %.

Les échanges observés entre les deux régions sont fortement concentrés sur quelques produits clés. Par exemple, plus de la moitié des exportations de l'Afrique vers les Caraïbes concerne des produits minéraux primaires, le pétrole brut étant le principal produit d'exportation (232 millions de dollars, 27 % du total).

Quant aux exportations des Caraïbes vers l'Afrique, un engrais produit à Trinité-et-Tobago – l'ammoniac anhydre – représente près de la moitié de toutes les exportations vers l'Afrique (423 millions de dollars, 49 % du total).

Relever les défis commerciaux

Pour accroître les échanges entre les deux régions, deux problèmes majeurs doivent d'abord être résolus : des droits de douane élevés (en particulier sur les produits transformés) et la faiblesse de la logistique. Les droits de douane bilatéraux ont tendance à être plus élevés que ceux appliqués aux exportateurs d'autres partenaires commerciaux. Ils augmentent également avec le niveau de transformation, ce qui décourage la transformation des produits en biens à valeur ajoutée destinés à l'exportation. L'abaissement des droits de douane profitera aux deux régions en offrant une plus grande diversité aux consommateurs à moindre coût et permettra aux régions de se spécialiser dans les secteurs où elles sont compétitives.

S'agissant de la logistique commerciale, les performances de l'Afrique et des Caraïbes sont nettement inférieures à celles des autres régions (indice de performance logistique de la Banque mondiale). La rationalisation des flux de marchandises et d'informations peut permettre d'améliorer l'accès aux marchés et de favoriser le commerce.

Les accords commerciaux sont une solution pour réduire les coûts du commerce entre les deux régions. Dans le cadre de ce nouveau projet, l'ITC analysera comment différents scénarios de libéralisation tarifaire et d'harmonisation des mesures non tarifaires pourraient accroître le commerce au niveau des pays et des produits.

Renforcer les partenariats

Le projet contribuera à la mise en œuvre du protocole d'accord entre l'ITC et Afreximbank et s'appuiera sur d'autres coopérations telles que le programme de formation « Exporter dans le cadre de la ZLECAf », la Stratégie nationale d'exportation et d'investissement du Sud-Soudan, l'Alliance panafricaine de la mode, et l'Enquête du Comité panafricain du commerce et de l'investissement du secteur privé.

Notes aux éditeurs

* Le commerce bilatéral actuel de marchandises entre l'Afrique et les Caraïbes, d'une valeur de 729 millions de dollars, exclut le tabac, les armes/munitions et les combustibles fossiles.

À propos du Centre du commerce international – Le Centre du commerce international (ITC) est une agence conjointe de l'Organisation mondiale du commerce et de l'Organisation des Nations Unies. L'ITC aide les petites et moyennes entreprises des économies en développement et en transition à devenir plus compétitives sur les marchés internationaux. Il contribue ainsi au développement économique durable dans le cadre du programme Aide pour le commerce, et celui des objectifs de développement durable des Nations Unies.

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À propos d'Afreximbank – La Banque africaine d'import-export (Afreximbank) est une institution financière multilatérale panafricaine dont le mandat consiste à financer et à promouvoir le commerce intra- et extra-africain. Depuis 30 ans, Afreximbank déploie des structures innovantes pour fournir des solutions de financement qui appuient la transformation de la structure du commerce africain, par l'accélération de l'industrialisation et le renforcement du commerce intra-régional, stimulant ainsi l'expansion économique en Afrique. Fervent défenseur de l'Accord instaurant la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), Afreximbank a lancé un système panafricain de paiement et de règlement (PAPSS), adopté par l'Union africaine (UA) comme plateforme de paiement et de règlement en appui à la mise en œuvre de la ZLECAf. En collaboration avec le secrétariat de la ZLECAf et l'UA, Afreximbank met en place un fonds d'ajustement de 10 milliards de dollars des États-Unis pour soutenir les pays qui participent effectivement à la ZLECAf. À la fin du mois de décembre 2023, le total des actifs et des garanties d'Afreximbank s'élevait à plus de 37,3 milliards de dollars, et ses fonds d'actionnaires à 6,1 milliards de dollars. Afreximbank est notée par GCR (échelle internationale) (A), Moody's (Baa1), Japan Credit Rating Agency (JCR) (A-) et Fitch (BBB). Afreximbank est devenue un groupe composé de la banque elle-même, de sa filiale de fonds d'impact, le Fonds de développement des exportations en Afrique (FEDA), et de sa filiale de gestion d'assurance, AfrexInsure (ensemble, « le Groupe »). Son siège se trouve au Caire, en Égypte.

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