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La COP28 à l'heure des petites entreprises

18 décembre 2023
ITC Actualités

Lors de la Conférence des Parties sur la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP28), et pour la toute première fois, le commerce a constitué un thème à part entière. Le Centre du commerce international (ITC) a saisi cette occasion pour faire entendre la voix des petites entreprises, au travers de six d'entre elles et de quatre organisations d'appui aux entreprises dont il a facilité la participation.

Dans l'objectif de réaliser la transition bas carbone, le rôle des petites entreprises est central. Dans la mesure où elles représentent deux tiers des emplois dans le monde, elles sont en première ligne pour mener et concrétiser cette transition. C'est pourquoi il est impensable de passer à côté d'elles.

Voici les quatre principaux enseignements tirés des discussions qui se sont tenues à Dubaï.

  1. ​​Une transition juste doit aussi être inclusive.

L'accord conclu autour d'un plan de travail pour une juste transition est historique. Jusqu'à présent, la communauté mondiale se contentait de mentionner ce concept, mais sans jamais prendre d'autres mesures concrètes. Or, le changement climatique est l'un des plus grands risques auxquels sont confrontées de très nombreuses petites entreprises. Leur voix devait absolument être entendue lors de ces négociations.

Concrètement, pour être crédible lorsque nous parlons d'une transition à une économie à faibles émissions de carbone, il est impératif de prendre en considération les perspectives des petites entreprises. De même, les défis immédiats auxquels sont confrontés les pays en développement et les petits États insulaires en développement doivent être sérieusement relevés. Les femmes, les jeunes, les populations autochtones et les membres des communautés vulnérables sont les plus exposés aux effets du dérèglement climatique. La transition vers une économie à faibles émissions de carbone est cruciale pour atténuer les dommages causés à ces pays, à ces entreprises et à ces groupes vulnérables, tout en encourageant une action climatique bénéfique pour les personnes, les communautés et la planète.

  1. Les petites entreprises ne manquent pas de financement climatique ; elles n'y ont pas accès.

À la COP28, il a beaucoup été question de nouveaux financements, mais les plans et les objectifs à cet égard restent vagues. Les petites entreprises auront besoin d'en savoir plus sur le Fonds d'adaptation convenu et sur la portée du Fonds pour les pertes et les dommages.

Une grande partie du financement actuel de la lutte contre le changement climatique ne parvient pas à ceux qui en ont réellement besoin. Seuls 1,7 % des fonds destinés à cette lutte vont aux petits exploitants agricoles des pays en développement, et moins de 3 % vont aux pays les moins avancés. Les dix pays les plus touchés par le changement climatique reçoivent moins de 2 % de l'ensemble de ces fonds. Le risque perçu de l'investissement dans les petites entreprises inhibe les banques et les investisseurs qui hésitent à se lancer et évitent de s'impliquer. L'ITC travaille avec les petites entreprises et les banques pour réduire ce manque de confiance et permettre aux petites entreprises d'emprunter rapidement, à des taux abordables.  

  1. Les petites entreprises montrent qu'elles sont une partie essentielle de la solution.

Les petites entreprises représentent 90 % des entreprises dans le monde. Leur action (ou leur inaction) va donc jouer un rôle crucial dans la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Lors des panels et des discussions auxquels ont pris part les petites entreprises et les associations professionnelles invitées par l'ITC, celles-ci ont clairement montré qu'elles étaient des acteurs du changement et qu'elles avaient le potentiel pour mener à bien la transition climatique. Il est donc de notre devoir d'agir dès à présent pour incuber, appuyer et faire grandir ces écopreneurs en herbe afin qu'ils deviennent des licornes du climat.

Par exemple – lors de cette COP, la nécessité d'associer les dimensions du climat et de la nature a souvent été évoquée, dans le but de préserver et de restaurer les écosystèmes. C'est ce que fait Shiwi, une entreprise péruvienne détenue par des femmes, qui transforme des matières premières provenant de zones naturelles protégées en aliments de qualité supérieure. Par ses pratiques commerciales ancrées dans la biodiversité, Shiwi profite à la forêt et soutient les communautés locales. En Ouganda, la gestion écologique participative de l'utilisation des terres (PELUM) permet d'améliorer les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles et des entreprises grâce à une gestion écologique de l'utilisation des terres. Cette nouvelle approche profite à 12 900 agriculteurs et permet d'élaborer des politiques et des pratiques qui renforcent l'autonomie des femmes et des jeunes.

  1. L'action climatique repose sur des partenariats

Les meilleures approches, les plus efficaces, sont celles qui impliquent un partenariat tourné vers l'innovation. L'officialisation de l'objectif de lutte contre la déforestation est considérée comme une étape majeure de la COP28, mais c'est dans les détails que le bât blesse. Pour que le problème de déforestation soit résolu, il faudra impliquer tout à la fois les communautés, les entreprises, les gouvernements et les organisations sectorielles. Chaque acteur des chaînes de valeur aura une responsabilité partagée et devra assumer son rôle.

L'initiative Alliances pour l'action de l'ITC a permis de piloter des projets pour transformer les chaînes de valeur du cacao au Ghana et en République dominicaine, et du café en Ouganda et en Éthiopie, en des chaînes de valeur durables et responsables. La clé du succès est de combiner la consultation, le renforcement des capacités et la collaboration, ce qui requiert d'analyser, de sensibiliser et de rassembler sur une plateforme de coordination les outils numériques nécessaires à la mise en conformité. Pour y parvenir, il faut du temps et des ressources. Il faut surtout faire plus aujourd'hui pour favoriser un réel changement demain.

 

Les autres accomplissements de l'ITC à la COP28
  • L'ITC a lancé l'outil Green Performance Toolkit (Outil d'évaluation de la performance verte), qui permettra aux petites entreprises d'améliorer l'efficience de leurs opérations sur la base de données factuelles.
  • Partenariats, partenariats, partenariats : l'ITC a multiplié ses collaborations dans divers domaines.