Récits

Améliorer ses revenus grâce aux compétences numériques

15 décembre 2022
ITC Actualités

De jeunes Tanzaniens sont désormais parés pour assurer des prestations technologiques en tant que travailleur indépendant, grâce à un programme de formation qui vise à toucher des milliers de personnes.

La République-Unie de Tanzanie compte une importante population de jeunes diplômés mais ne dispose que d'un petit bassin d'emplois formels, une situation qui conduit à des chiffres du chômage élevés et des pressions économiques et sociales considérables sur le pays.

Pour aider à atténuer ces pressions, l'ITC a initié en Tanzanie, en partenariat avec la firme Ennovate Ventures, un programme intitulé « Digify Tech » pour renforcer l'éventail de compétences de ces diplômés et accroître leur potentiel de revenus.

Dans le cadre du projet FastTrackTech, appuyé par l'initiative Switch ON, l'ITC et le pôle Ennovate ont bouclé en septembre 2022 la quatrième session du programme Digify Tech : 150 jeunes tanzaniens ont à présent les compétences nécessaires pour offrir des prestations technologiques en tant que travailleur indépendant et réussir dans un monde de plus en plus numérique.

Les trois mois d'activités, mêlant séances de formation et d'accompagnement, ont porté sur le marketing numérique, la rédaction de contenu, le système de gestion de contenu Wordpress et le développement de logiciels UI/UX.

« Il y a un besoin croissant de talents numériques, c'est pourquoi nous formons de jeunes travailleurs indépendants et les mettons en relation avec des demandes de prestation », explique Francis Omorojie, Fondateur et Directeur d'Ennovate Ventures, qui gère le programme en partenariat avec l'ITC depuis trois ans.

« Nous avons invité nos anciens élèves à s'exprimer à l'occasion de la sortie de cette dernière cohorte, et nous avons été ravis d'entendre qu'ils rentabilisaient leurs compétences. C'est exactement ce qui me motive : tirer partie des compétences numériques pour résoudre le problème du chômage. »

De fait, le jeune homme a précisément fondé Ennovate Ventures pour appuyer les entreprises technologiques émergentes.

Siti Haider Twahir, qui finance ses études de médecine en effectuant de la saisie de données, explique que la formation lui a permis d'acquérir d'importantes connaissances en matière d'interface utilisateur/UX, de conception de produits et de marketing.

Elle poursuit : « Ces compétences sont absolument essentielles dans un monde numérisé, y compris dans les hôpitaux. Elles viennent en complément des compétences médicales et seront importantes lorsque je serai médecin ; grâce à elles, je pourrai faire avancer ma carrière encore plus loin ».

Ainsi, la formation a ouvert la porte à de nouvelles perspectives pour la jeune femme, qui explique encore :

Woman receives certificate
After the training, Siti Twahir (left) receives her certificate from ITC's John Ndabarasa, of the NTF V programme in Uganda.
Photo by ITC

« Nous avons rencontré des petites entreprises, qui cherchaient à faire progresser leurs activités en ligne. C'était utile, je leur ai parlé de la façon dont je pourrais faire cela. Peut-être que je pourrais lancer ma propre entreprise de services hospitaliers, ou une entreprise pharmaceutique ».

« La technologie devient dominante, et si quelqu'un ne sait pas comment intégrer le monde numérique, il sera laissé derrière », conclut-elle.

Offrir la formation en ligne

Au cours des deux dernières années, l'ITC et Ennovate ont formé 1 250 entrepreneurs, et ont permis à 370 d'entre eux de se voir confier des prestations. Avec l'appui de ses partenaires, M. Omorojie cherche maintenant à numériser entièrement le contenu des cours pour passer à l'échelle supérieure, et permettre à toute personne hors de la Tanzanie de bénéficier également de la formation.

« L'année prochaine, nous visons le nombre de 5 000 jeunes formés ; d'ici à cinq ans, nous voulons en atteindre 500 000. »

M. Omorojie poursuit : « C'est un objectif ambitieux, mais si nous formons des gens, qu'ils créent des start-up et embauchent plus de personnes, nous pensons que ce programme pourrais créer directement et indirectement un demi-million d'emplois ».

Le programme vise en particulier les 18-35 ans, et de fait, a surtout attiré des participants entre 22 et 27 ans.

« Il y a beaucoup plus de demande pour ce type de formation que ce que nous avions prévu », indique-t-il. « Cela montre que davantage de personnes sont prêtes à développer ces compétences et à faire carrière dans le secteur technologique. » À cet égard, il souhaite collaborer avec deux universités locales pour sensibiliser les gens à ces programmes.

Hakim Abdallah, qui travaille à domicile sur son ordinateur portable sous statut de travailleur indépendant, explique qu'il travaillait déjà dans le domaine de la conception graphique avant la formation, mais que celle-ci lui a apporté les connaissances nécessaires pour travailler plus efficacement pour ses clients.

« J'étais impatient d'apprendre tout cela. La meilleure chose à propos de la formation ? C'est qu'elle était gratuite, car la plupart des formations ici sont payantes, ce qui les met hors de portée pour beaucoup. »

Il ajoute encore : « J'ai beaucoup appris, surtout sur les outils pour gérer au mieux les comptes sur les réseaux sociaux, effectuer les analyses de trafic et diffuser des publicités sur différentes plateformes ».

La formation a déjà porté ses fruits. M. Abdallah utilise les connaissances acquises en matière de marketing sur les réseaux sociaux pour conseiller une chaîne alimentaire locale sur l'efficacité de sa marque. Il conclut, ravi :« J'ai décroché le contrat ! ».

 

À propos du projet

Le projet #FastTrackTech du Centre du commerce international exploite le pouvoir de transformation amené par l'économie numérique pour générer des emplois et contribuer à la croissance économique et à la productivité. Le projet est appuyé par l'initiative Switch ON. Cette initiative récente de l'ITC se concentre sur la connectivité numérique, donne la priorité aux investissements dans le secteur, et appelle les décideurs politiques à créer les conditions propices pour que les petites entreprises des pays en développement puissent profiter du commerce et de l'entrepreneuriat numériques. Switch ON se concentre également sur la fourniture de réseaux abordables et le déblocage de l'accès par l'éducation et la culture numérique.