Récits

Formation des diplomates indonésiens à la détection du potentiel d’exportation et à la promotion des partenariats commerciaux

1 novembre 2017
ITC Nouvelles
Le ministère des Affaires étrangères travaille à renforcer la composante d’analyse axée sur les données de son programme de diplomatie économique avec le soutien de l’ITC

Après une formation sur l’analyse de marché organisée par le Centre du commerce international (ITC), vingt-quatre diplomates indonésiens sont mieux outillés pour redynamiser la performance commerciale du pays, ceci en aidant les entreprises à accéder aux marchés étrangers.

Le programme du 19 au 23 juin s’est tenu à Bali, en Indonésie, à la demande du Ministère des Affaires étrangères. « Nous avons besoin d’informations actualisées sur l’accès au marché et le potentiel de marché, les réglementations en matière d’importation et d’exportation et les obstacles tarifaires et non tarifaires à la libre circulation des marchandises », a déclaré dans son propos liminaire Ridwan Hassan, Conseiller spécial du ministre de la Diplomatie économique. « Ces informations sont absolument nécessaires pour la prise de décision, en vue de développer les ouvertures du marché des exportations de l’Indonésie à l’étranger »

Au cours des dernières années, le secteur de l’exportation de l’Indonésie a subi de plein fouet la chute des prix des produits de base tels que le charbon et le pétrole. Le pays devra fournir plus d’efforts pour atteindre son objectif de croissance des exportations de 5,6 % en 2017.

Les participants, recrutés dans le cadre du programme de diplomatie économique de l’Indonésie, ont commencé par une introduction aux concepts relatifs au commerce international avant de passer à l’application de techniques d’analyse avancées. L’objectif consistait à apporter une contribution à l'accroissement et la diversification des échanges et des exportations en dotant les diplomates des outils nécessaires pour prendre des décisions éclairées et axées sur les données probantes dans les négociations économiques, tout en promouvant les entreprises indonésiennes auprès de potentiels clients étrangers.

Le ministère des Affaires étrangères a organisé des rencontres avec des exportateurs locaux et des autorités en charge des affaires commerciales afin que les participants puissent mettre en pratique les nouvelles compétences et connaissances acquises lors de la formation. Alors que certaines petites et moyennes entreprises de Bali commencent à se servir du commerce en ligne et vont au-delà des marchés asiatiques traditionnels pour exporter vers des pays comme les États-Unis et l’Afrique du Sud, la plupart d’entre elles comptent encore largement sur le tourisme local pour vendre leurs produits artisanaux.

L’occasion était également donnée aux chefs d’entreprises de faire part, aux responsables du ministère, des difficultés pratiques auxquelles ils font face lors de l’exportation et de l’importation des marchandises. Il s’agissait notamment des retards liés à la préparation des permis et certifications d’exportation ; des demandes de certificats de fumigation lors des expéditions de meubles en bois aux expositions à l’étranger ; et des difficultés à obtenir des réductions tarifaires pour les matières premières et les intrants importés pour simple retraitement et réexportation. Le Chef de la direction d’Udyana, une entreprise balinaise de transit, s’est réjoui de pouvoir renforcer ses relations avec le ministère des Affaires étrangères, soulignant que « les diplomates ont un rôle clé à jouer pour aider les entreprises locales à comprendre les tendances de marché et à se connecter aux acheteurs étrangers ».

Les problèmes soulevés par les entreprises balinaises étaient globalement en droite ligne avec les résultats d'une enquête de l’ITC auprès des entreprises indonésiennes en 2013. Les représentants du bureau provincial du Commerce et de l’Industrie ont indiqué que des mesures ont été prises pour rationaliser les procédures d’importation, mais que des efforts restaient à faire pour recenser les obstacles en matière de réglementation et de procédure, en Indonésie et sur les marchés destinataires, véritables préoccupations des entreprises locales.

Dans l’ensemble, la formation a été bien accueillie par les participants, tous déclarant avoir amélioré leurs compétences en recherche de marché. Cette formation leur a également donné des outils nécessaires pour prendre de meilleures décisions liées au commerce.

« Désormais, je peux beaucoup mieux analyser les statistiques et tous les chiffres relatifs au commerce international », a déclaré Wida Irvany de la Direction des affaires africaines.
« Être en mesure de mener une recherche de marché appuyée par des données nous permettra de rendre nos négociations avec nos partenaires de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) plus bénéfiques pour les PME de l’Indonésie », a déclaré Palupi Sukyantini Mustajab, en service à la Direction des Affaires économiques du ministère, responsable des questions relatives à cette association.

Les étapes suivantes pour chacun des diplomates, qui lors de la formation, ont élaboré un « indicateur de marché » : un rapport sommaire décrivant les ouvertures de marchés pour un produit indonésien spécifique dans un marché étranger attrayant, consisteront en l’élaboration d’un plan d’action pour les prochaines offres étrangères, qui comprendront notamment la France, l’Afrique du Sud et le Royaume-Uni.

La récente session de formation de Bali, sous financement du Programme de bourses de la Banque mondiale pour le Projet Strengthening Reforming Institutions (SPIRIT), a fait suite à une requête du Centre d’éducation et de formation du ministère des Affaires étrangères, sollicitant l’élaboration par l’ITC d’un programme sur mesure pour les diplomates chargés de superviser les initiatives de commerce et de marché.

« Nous recherchions de façon active des partenaires dotés d’une forte expérience dans l’organisation de cours pertinents sur le sujet », a expliqué Eko Hartono, responsable du Centre d’éducation et de formation. « L’ITC a collaboré avec de nombreux gouvernements et secteurs professionnels dans les pays en développement, en vue du renforcement de leurs connaissances et de leurs capacités en commerce international à travers la formation et la recherche. »

L’ITC et le ministère indonésien des Affaires étrangères explorent les possibilités de développer cette initiative de formation, au moment où l’Indonésie cherche vivement à accroître ses liens avec les autres pays du monde, dans les domaines du commerce et des investissements. En tant que membre de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est, l’Indonésie est partie aux accords de libre-échange de la zone, avec les pays comme l’Australie, la Chine, l’Inde et la Nouvelle Zélande. Par ailleurs, Jakarta a engagé des négociations en vue de la conclusion d’accords commerciaux bilatéraux avec la Chine, le Chili, l’Australie, la Corée du Sud et l’Association européenne de libre-échange. La capitale indonésienne est également engagée dans un processus de révision d’un accord existant avec le Pakistan, en vue d’optimiser le déploiement des entreprises dans les deux pays.

L’ITC et l’Indonésie explorent également les possibilités de renforcement du commerce et des investissements bilatéraux avec les pays d’Afrique. Les initiatives actuelles de l’ITC visent à stimuler les liens commerciaux et d’investissements entre l’Afrique et la Chine et l’Inde.

Les outils d’analyse de marché de l’ITC, gratuits pour les utilisateurs dans les pays en voie de développement, sont disponibles à l’adresse http://www.intracen.org/Itc/market-info-tools/overview/