Le projet NTF V Fast Track Tech forme une trentaine de start-up au développement produit
Combien d’entrepreneurs ont-ils vu leurs produits échouer, faute d’avoir répondu aux besoins avérés du marché ? Développer une innovation ne suffit pas. Encore faut-il s’assurer qu’elle résout une problématique bien réelle pour les consommateurs. C’est pour éviter ces écueils que le projet NTF V Fast Track Tech a initié un programme de formation et d’accompagnement d’une durée de 3 mois, à destination de start-up du Bénin, de Côte d’Ivoire, du Mali et du Sénégal.
Comprendre les fondamentaux de la gestion produit
De nombreuses start-up prometteuses ont connu des revers de fortune parce qu’elles n’ont pas su rencontrer leurs consommateurs ni trouver leur levier de croissance. Parce qu’il privilégie une approche d’innovation centrée et dirigée par le produit, le Product Management pourrait bien être la botte secrète des entreprises qui réussissent !
Ainsi, pour pouvoir mettre toutes les chances de leur côté, une sélection de start-up bénéficiaires du Projet NTF V ont eu l’opportunité de se former avec un expert de la gestion produit. Il s’appelle Angelo DAFIA et depuis 5 ans, il assure le développement des applications de transport et livraison à la demande, au sein de la florissante start-up Gozem.
Sa mission au quotidien ? S’assurer que les services de l’entreprise répondent aux besoins des clients partout en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Toutes ses connaissances de Lead Manager Product, Angelo les partage à une trentaine de start-up du projet NTF V, à l’occasion de sessions en distanciel : « Je leur apprends à réaliser un Minimum Viable Product (MVP), cadre de référence pour tester et développer leur projet. Cela les aide à valider les hypothèses du marché et à obtenir des retours d’utilisateurs sans investir massivement dès le départ. En s’aidant des avancées de l’IA et de l’approche Design Thinking, la méthode leur permet d’apporter rapidement des corrections, d’éviter les fonctionnalités superflues et d’améliorer le produit en limitant les risques financiers ». Évoluant principalement dans la fintech, l’agritech ou encore l’adtech, les start-up participantes sont amenées à travailler sur la base d’exemples concrets. Progressivement, elles acquièrent des méthodologies éprouvées pour augmenter l’impact de leur solution. « Après la formation, il n’est pas rare de voir certaines start-up recruter un manager produit », se réjouit l’intervenant.
Se doter d’une méthode agile et lever les obstacles
Parmi les participants à la formation, 6 ont pu bénéficier de sessions de coaching complémentaires. C’est le cas de Lucien MEDJIKO, dont la start-up BioLife Tech œuvre pour le développement de la filière ananas au Bénin. À travers son application ePineA, BioLife Tech propose de connecter en un clic les producteurs agricoles avec les acheteurs potentiels. Si la solution est conçue pour faciliter les échanges commerciaux, force est de constater qu’elle peine à se faire adopter par les utilisateurs, ces derniers préférant passer commande par téléphone. Il faut dire que l’application, inaugurée en 2022, n’a pas bénéficié d’un processus de conception centré sur l'utilisateur. « Nous étions conscients des difficultés rencontrées mais nous ne savions pas quelle stratégie adopter. Avec l’accompagnement individuel d’Angelo, nous avons pu tout mettre à plat et comprendre comment débloquer la situation », témoigne l’entrepreneur béninois. « Les séances de coaching nous ont été particulièrement profitables, car très adaptées à notre problématique. Séance après séance, nous avons retravaillé le design de notre maquette pour la rendre plus intuitive. Désormais, notre nouvelle carte dynamique est alignée avec les attentes de nos utilisateurs. Nous pouvons à présent aborder plus sereinement les marchés internationaux ». Du Burkina Faso au Nigéria en passant par l’Europe, BioLife Tech s’attend à tripler le nombre d’utilisateurs actifs avant la fin de l’année !
Le programme Netherlands Trust Fund V (NTF V) (juillet 2021 – juin 2025) est basé sur un partenariat entre le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas et le Centre du commerce international. NTF V soutient les PME dans les secteurs des technologies numériques et de l'agro-industrie au Bénin, en Côte d’Ivoire, en Ethiopie, au Ghana, au Mali, au Sénégal et en Ouganda. Son ambition est multiple : contribuer à une transformation inclusive et durable des systèmes agro-alimentaires en partie grâce à des solutions numériques, améliorer la compétitivité commerciale des start-up tech locales à l'international et appuyer la mise en œuvre de la stratégie d'exportation des entreprises IT&BPO.
